Un retour au commencement [PV Adèle] [TERMINÉ]

- Enfin!

Un petit sourire se forma sur le visage de Rachelle Dufour, la génie de sa classe. Au fil des journées de vacances d'été, ses cours de magie lui manquaient. Elle avait beau aller à la bibliothèque à tous les jours et lire sur des sujets à n'en plus finir, être assise un banc et écouter le professeur était ce qu'elle préférait. Seule à avoir cette émotion, elle savait très bien qu'elle différait des autres. Croyez-moi, elle savait.

Son premier cours l'avait rendue de bonne humeur. Une nouvelle année scolaire débutait et tout semblait lui prouver qu'elle allait s'améliorer. Il ne lui restait que quelques années avant de graduer. Ensuite elle pourra faire des études suppérieures. Rachelle ambitionait juste à y penser. Mais personne ne pouvait bien la comprendre. La plupart devait se morfondre à l'idée de reprendre des cours et ne souhaitaient que de retourner dormir dans leur lit jusqu'à midi.

Elle n'avait pas très faim, donc elle ne prit qu'une pomme à la cafétéria et décida d'aller prendre de l'air frais à l'extérieur. Il ne faisait pas si froid pour un matin d'automne. L'air pur amplifia sa bonne humeur. Elle observa de ses yeux bleus les couleurs extravagantes des feuilles qui avaient peine à rester accrochés aux arbres. Elle s'assit sur un des bancs pour réfléchir un peu. Au fond de son sac, elle sentit le roman qu'elle lisait en ce moment qui l'appelait. Avec un petit sourire, elle le prit et l'ouvrit pour continuer sa lecture. Une bande d'amis s'installa à l'autre bout du banc en parlant fort. Déconcentrée, elle avait de la difficulté à lire.

Comment peut-elle lire lorsqu'on a une pause? A-t-elle des amis?

C'est tellement une bolée sans vie, cette fille!

Bien sûr, personne ne dirait ces idées à voix haute. Mais tous pensaient des choses méchantes envers les autres. On jugeait toujours par l'apparence et par les actions sans se soucier des vrais motifs. Elle n'était pas habillée en nerd et seulement à cause de ses notes et de son sens de responsabilité et peut-être aussi parce qu'elle était un peu sérieuse, elle devait se faire rejeter de ses camarades. Enfin, ce n'était que des jeunes qui la regardaient de haut. Ils avaient appris à penser comme tout le monde. Il fallait bien s'habiller, être extraverti et ... plein de choses que Rachelle n'était pas pour être populaire. Elle ne souhaitait pas l'être, mais elle rêvait parfois d'être leader d'un groupe. Sauf avec les enfants, elle en était incapable.

Une chance que son année n'était pas trop pire. Son groupe d'âge ne la traitait pas trop comme une différente ni comme une fille plate à parler. On l'acceptait non pas pour son nom, mais parce qu'on l'aimait vraiment. Enfin, c'est ce qu'elle espérait. On lui rappelait souvent comment elle était excellente à l'école, sans jamais être méchant. Elle était égale aux autres et c'est ce qu'elle aimait le plus au pensionnat.

Voilà qu'elle pensait à ses complexions! Ces jeunes adolescents l'avaient mise de mauvaise humeur. Elle ferma violemment son livre, leur lança un regard noir et se leva. Il restait encore beaucoup de temps avant son prochain cours et ce n'était sûrement pas ici à entendre leurs pensées insultantes qu'elle resterait. Elle rentra dans la bâtisse et emprunta les corridors pour se rendre à la bibliothèque. C'était le seul endroit où elle pouvait bien se concentrer et où elle se sentait enfin en paix. En plus, elle aimait bien discuter avec la bibliothécaire, car toutes deux partageaient la même passion des livres.

- Hey! Rachelle!

Rachelle se retourna vivement sous son nom. Cette voix, elle la connaissait bien. C'était Adèle! Elle était assise sur le bord d'une fenêtre et l'invitait à venir s'assoir. Rachelle ne se fit pas prier. Elle pourra aller encore à la bibliothèque maintes fois. Elle s'assit et posa son sac sur ses genoux.

- Salut, comment ça va? demanda-t-elle avec un petit sourire, heureuse de parler à son amie.

- Déjà, soupira Adèle lorsqu'elle entra dans son premier cours.

Les vacances étaient finies... C'était le retour au travail. Adèle aurait bien aimé continuer ces jours de repos et de plaisir. Mais chaque chose à sa fin. Elle soupira en s'assoyant, soupira lorsqu'elle devait écrire le devoir pour le prochain cours et soupira de nouveau, cette fois-ci de soulagement, lorsque la cloche retentit. Elle parla à ses camarades avec entrain. Elle voulait faire des plans pour ce vendredi. Faire quelque chose, n'importe quoi!

Adèle n'aimait pas que sa vie tourne autour des études. Oui, elle aimait apprendre et oui elle voulait devenir un maître un jour, mais cela ne voulait pas dire qu'elle ne voulait pas avoir de vie sociale. Parfois, elle rêvait d'aller dans des danses à l'extérieur. Enfin, elle savait bien que c'était impossible, mais l'imaginer ne faisait pas de tort. Ses pensées divaguèrent lorsqu'elle s'assit au bord de la fenêtre, entre deux cours. Seule, elle regarda les élèves courir dans les couloirs, rire aux éclats ou marcher en silence. Immédiatement, Adèle se dit qu'avec la rentrée des cours, toutes les activités commençaient aussi. Un petit sourire se forma sur ses lèvres. Le journal étudiant reprenait!

Inscrite depuis son arrivée au pensionnat, Adèle adorait écrire pour informer les autres. Certes, elle écrit aussi des histoires et dans son journal intime, mais l'action de chercher un sujet, s'informer, l'écrire et voir les autres le lire la remplie d'une joie qu'elle ne connaissait pas avant. Avec le temps, elle avait réussi à monter l'échelon et devenir assistante. Ainsi, elle pouvait aider les plus jeunes et moins expérimentés, conseiller avec plus d'influence le directeur et surveiller que tout aille bien. Elle se sentait responsable de l'activité qu'elle aimait tant.

Adèle sortit soudainement de ses pensées. Elle secoua la tête, décidément gênée d'être tombée dans la lune devant des passants. Au lieu de rêvasser inutilement, elle devrait plutôt trouver une idée d'article. Elle pourrait bien l'écrire sur la rentrée et questionner les élèves, mais ce n'était pas original. Autrement dit, elle devait trouver, encore une fois, une idée qui n'a jamais été pensée auparavant. Hmm.... La rentrée, quoi d'autre? Cette école n'avait rien annoncé ou planifié quelque chose de spécial qui pourrait être intéressant à lire dans le journal. Peut-être qu'Adèle pourrait chercher de l'information dans le passé pour voir si telle initiative mise en pratique avait fonctionné avec le temps? Hmmm.....

Mais oui!

Elle pourrait écrire sur l'histoire du pensionnat! Personne n'y avait jamais pensée! Cela fait combien de temps que Edaem existe, déjà? 17 ou 18 ans? Ce n'était pas tout le monde qui savait comment l'école avait été bâtie, instaurée. Adèle savait déjà que la société magique ne voyait pas nécessairement le pensionnat d'un bon oeil. Par quel difficultés a passées le directeur? Il y aura beaucoup de recherche à faire. Mais c'était ce qu'il faisait que c'était un sujet parfait! Informer les élèves sur quelque chose qu'ils devraient savoir! Oui, oui, oui!

C'était en se félicitant intérieurement et en regardant les élèves avec un sourire béat qu'Adèle vit Rachelle passer. Elle baissait un peu la tête, rappelant tout le monde qu'elle était un peu timide. Adèle vit rapidement que son amie n'était pas de bonne humeur. Il fallait dire qu'elle était toujours un peu pessimiste. Mais Adèle n'aimait pas voir quelqu'un tracassé sans agir. Elle décida de l'interpeller. Elle tapa du bout des doigts la place à côté d'elle. Un sourire rayonna sur le visage de Rachelle. Elle vint s'assoir rapidement et posa son sac sur ses genoux. C'était avec un amusement qu'Adèle constata comment Rachelle était bien assise. Pour sa part, elle était accotée contre la fenêtre, les jambes éparpillées n'importe comment.

- Salut, comment ça va? se fit-elle demander.

- Je vais super bien, répondit automatiquement Adèle et reprit avec hésitation. Et toi? Ça va bien? Tu avais l'air de mauvaise humeur en marchant.

Elle espérait que Rachelle allait lui raconter ce qu'il n'allait pas. Ainsi, elle ira mieux et Adèle pourra raconter sa merveilleuse idée pour le journal! Détrompez-vous, ce n'était pas par but égoïste qu'Adèle voulait que son amie aille mieux. Au contraire, elle voulait vraiment remettre de la joie dans cette fille dont le rire est si difficile.

- Je vais super bien, répondit automatiquement Adèle et reprit avec hésitation. Et toi? Ça va bien? Tu avais l'air de mauvaise humeur en marchant.

Rachelle perdit soudain son petit sourire. N'avait-elle pas fait attention à son expression? Adèle était bien gentille, mais pouvait-elle comprendre sa situation? Rachelle ne savait pas si elle devait confier son complexe à une de ses seules amies. Des amis, ça servait à ça, non? Par contre, Rachelle n'avait pas l'habitude de parler d'elle. Devrait-elle prendre le temps de s'expliquer?

Rapidement, elle se rendit compte qu'Adèle voulait lui partager quelque chose, mais son sentiment était mélangé avec de l'inquiétude. Rachelle sortit immédiatement de la tête de son amie. Elle détestait violer l'esprit de ses camarades sans leur permission. Devrait-elle lui expliquer qu'elle se sentait juste fatiguée?

Adèle était sociale, extravertie, belle, populaire... tout ce que voudrait secrètement être Rachelle. Elle regardait son amie avec admiration, mais parfois avec envie. Certes, Adèle avait ses défauts, mais comprendrait-elle une timide? Vouloir plaire, mais ne pas déranger et surtout ne pas être jugéé. La difficulté d'aller vers l'autre, sa confiance en soi diminuer lorsqu'il y a quelqu'un d'imposant. Et en plus, se faire rejeter simplement par ses bonnes notes et sa nature calme. Peut-être même qu'Adèle trouvera stupide le fait que Rachelle se laisse atteindre par des élèves plus jeunes et plus ignorants qu'elle.

Tu réfléchis trop! Et arrête de penser qu'Adèle te jugera..., pensa Rachelle avec une petite moue.

Elle devra faire l'effort de se confier. Ce n'était pas si difficile, après tout elle entendait toujours les problèmes des autres. Elle n'a qu'à suivre leur exemple... C'était plus facile à dire qu'à faire. Pourquoi faisait-elle en gros plat pour cette histoire? Était-ce sa nature timide et silencieuse?

- En fait, c'est vrai que je n'étais si joviale, tout à l'heure, commença-t-elle avec difficulté et honte. C'est juste que... c'est difficile de sourire lorsqu'on entend des pensées... insultantes à mon égard.

Elle prit un moment de silence pour fuir le regard d'Adèle. Elle n'osa pas chercher à sa savoir la réaction intérieure que son amie devait avoir. Pourrait-elle comprendre? Fera-t-elle semblant? Pourtant, elle savait bien quel était le pouvoir de Rachelle.

- Je suis désolée, c'est stupide, entreprit-elle aussitôt. Je veux dire, ils sont plus jeunes et c'est évident qu'ils ne font que penser comme les autres. En plus, ce n'était que deux qui... bien... qui m'ont remarquée. C'est juste que ça me dérange de les entendre, mais trop y penser me dérange encore plus.

Elle força un sourire qui mourut assez rapidement. Elle n'aurait pas dû en parler. Elle devait avoir l'air d'une faible devant son amie, mais c'était trop tard, n'est-ce pas? Enfin... ce n'était pas encore terminer. Retenant son souffle, elle leva le regard pour croiser celui d'Adèle. Immédiatement, elle regarda par la fenêtre. Qu'allait répondre Adèle?

Rachelle commença à se confier à Adèle, mais s'arrêta assez rapidement. Elle termina même en s'excusant et en se trouvant ridicule. Franchement, elle ne devrait pas avoir honte! Et Adèle trouvait même que sa réaction était normale. Personne n'aimait se faire insulter et pauvre fille, Rachelle entendait les pensées désobligeantes à son égard. Adèle l'avait écoutée en fronçant les sourcils et ressentait maintenant une certaine forme de pitié pour son amie. Pourtant, elle ne savait pas trop quoi répondre.

- C'est dont bien poche! Mais... Un, s'il te plaît, ne t'excuses pas! Je te trouve bonne de ne pas être plus fâchée que cela! Deux, tu as raison. Y penser fait le plus de tort. La meilleure chose que tu puisses faire est d'oublier cette histoire. Ce n'est pas comme si tu pouvais aller voir ces... jeunes, comme tu le dis, et les corriger pour leurs... actions.

Enfin, Adèle avait capté le regard de Rachelle. Son amie avait eu de la difficulté à la regarder dans les yeux, lançant des regards furtifs parfois, mais préférant regarder par la fenêtre ou simplement le corridor. Adèle espéra que son commentaire fut la meilleure réponse possible. En analysant ce qu'elle venait de dire, elle réalisa que ce n'était pas le cas.

- Écoute, moi, je t'aime comme tu l'es. J'aime que tu sois différente, j'aime ta timidité et j'aime que t'aimes tes propres goûts. Je ne veux pas que tu te mentes à toi même pour ressembler aux autres et arrêter de te faire juger. Les gens jugent toujours, que ce soit pour le bien ou pour le mal. Alors, il ne faut pas que ça t'atteigne trop, n'est-ce pas? Bon, je dis tout ça, mais je sais que ce n'est pas facile de laisser passer une insulte qu'en plus t'es la seule qui peut l'entendre. Dis-toi que ce sont des wannabes (si je peux me permettre l'expression). Un jour, ils te regarderont sûrement de haut, tu sais?

Arrête de parler, Adèle, s'ordonna-t-elle en finissant ce qu'elle avait à dire. Elle sourit à Rachelle en essayant de lui envoyer le plus de vague positive que possible. C'était vrai qu'en étant bolée et timide, Rachelle ne devait pas toujours avoir la vie facile. Adèle elle-même savait que certains devaient parler dans son dos, mais une certaine confiance en soi lui permettait de mettre ces idées de côtés. Enfin, cela lui arrivait souvent, lorsque seule dans sa chambre, de repenser à sa vie avec beaucoup moins de confiance qu'en public.

Un petit garçon longeait le mûr et son sac erraffla la jambe d'Adèle. Elle portait un pantalon trois quart noir en tissu léger. Il lui ensserait le molet mais lui laissait beaucoup d'espace pour ses cuisses. Le contact lui fit grimacer, mais cela ne la dérangeait guère. Au fait, elle se rendit compte qu'elle avait complètement oublié qu'elle était entre deux cours. En essayant de déchiffrer la réaction de Rachelle, Adèle proposa soudainement, afin de l'aider à la sortir de sa bulle de timidité :

- Si tu veux, tu peux plus m'en parler, tu le sais?


[Je suis encore SUPER désolée pour l'attente!]

[Arrête de t'excuser! J'ai dit que ce n'était pas grave!! GOsh! :-D]

Enfin, ce qui lui sembla comme une éternité plus tard, Adèle répondit à l'aveu de Rachelle.

- C'est dont bien poche! Mais... Un, s'il te plaît, ne t'excuses pas! Je te trouve bonne de ne pas être plus fâchée que cela! Deux, tu as raison. Y penser fait le plus de tort. La meilleure chose que tu puisses faire est d'oublier cette histoire. Ce n'est pas comme si tu pouvais aller voir ces... jeunes, comme tu le dis, et les corriger pour leurs... actions.

Elle avait raison. Adèle pourtant ne pas croire en ses paroles. Enfin, elle semblait plutôt hésitante à la fin, perdue. Rachelle croisa son regard, Rachelle s'efforça se sourire. Ne va pas chercher dans ses pensées, se contrôla-t-elle. Elle avait tellement envie qu'on l'accepte. Elle voulait particulièrement qu'Adèle, une de ses seules amies, l'aime bien. Ce manque d'estime de soi se pointait souvent le nez après une insulte ou deux.

- Écoute, moi, je t'aime comme tu l'es, dit soudainement son amie avec plus d'assurance. J'aime que tu sois différente, j'aime ta timidité et j'aime que t'aimes tes propres goûts. Je ne veux pas que tu te mentes à toi même pour ressembler aux autres et arrêter de te faire juger. Les gens jugent toujours, que ce soit pour le bien ou pour le mal. Alors, il ne faut pas que ça t'atteigne trop, n'est-ce pas? Bon, je dis tout ça, mais je sais que ce n'est pas facile de laisser passer une insulte qu'en plus t'es la seule qui peut l'entendre. Dis-toi que ce sont des wannabes (si je peux me permettre l'expression). Un jour, ils te regarderont sûrement de haut, tu sais?

Qui lisait dans les pensées déjà? En disant cela, Adèle avait réussi à la rassurer. C'était directe, c'était son genre après tout. Et c'était surtout efficace. Elle avait raison en tout point. Ces idiots ne valaient pas leur conversation. Rachelle était un peu abassourdie et ne savait quoi répondre sur le coup. Elle se rendit compte qu'Adèle était probablement la meilleure personne sur terre pour consoler quelqu'un. Elle répondit à son sourire, la remerciant des yeux. Elle se sentait beaucoup mieux.

D'un coup, un petit garçon erraffla la jambe de son interlocutrice avec son sac, créant des lignes blanches sur son tibia. Cette action sembla les sortir de leurs bulles de conversation. Soudainement, Rachelle entendit les bruits du corridor, typique d'un film hollywoodien (si ce n'était que le décor assez gothique). Par contre, en plus, Rachelle entendait un bourdonnement de pensées. Cela lui prit un certain temps avant de pouvoir définitivement dire qu'elle ne les entendait plus.

- Si tu veux, tu peux plus m'en parler, tu le sais?

Sursautant, Rachelle retourna son attention sur Adèle qui lui ouvrait la porte pour la conversation à suivre. Elle lui sourit de son unique sourire et répondit d'une voix calme et beaucoup plus posée.

- Merci, Adèle, commença-t-elle en la fixant de son regard bleu clair. Sans toi, mes idées noirs ne s'envoleraient pas aussi facilement. Ce que tu m'as dit était amplement vrai et je dois avouer que je ne peux rien ajouter. Merci encore, mais arrêtons de parler de ce sujet déprimant. Je crois comprendre que tu avais une merveilleuse idée avant qu'on se croise?

- Merci, Adèle, commença Rachelle en la fixant de son regard bleu clair et avec une voix beaucoup plus posée. Sans toi, mes idées noirs ne s'envoleraient pas aussi facilement. Ce que tu m'as dit était amplement vrai et je dois avouer que je ne peux rien ajouter. Merci encore, mais arrêtons de parler de ce sujet déprimant. Je crois comprendre que tu avais une merveilleuse idée avant qu'on se croise?

Adèle éclata de rire sous ce remerciement et donna une claque dans le dos de son amie. Elle parlait tellement d'une façon formelle! Pas surprenant qu'elle venait d'une famille bien aisée et bien élevée. Une minute... comment avait-elle su de son idée de tout à l'heure... Ah, son pouvoir. J'espère au moins qu'elle ne sait pas c'est quoi l'idée, car autrement... bien, à quoi sert de le dire? se demanda Adèle en empêchant de former une moue avec ses lèvres.

- Oui, exactement! répondit-elle comme si elle n'avait pas remarqué le lapsus de Rachelle. En fait, je cherchais une idée d'article pour le journal étudiant. Je voulais faire quelque chose de spécial pour la rentrée. Et j'ai trouvé! Aimerais-tu lire sur l'histoire du pensionnat? Comment tout à commencer, comment le Directeur a réussi à instaurer le programme. C'est une nouvelle, une école pour les enfants d'humains normaux, n'est-ce pas? Il y a d'autres écoles pour les enfants des magiques? Ou est-ce que c'est des cours privés? Tu vois, même moi je ne le sais pas! Alors, il ne doit pas y avoir beaucoup de monde qui le sache... à part peut-être toi. Tes parents ont des pouvoirs, si je ne me trompe pas? Oui! Je pourrais t'interroger sur la question, ce qui rendrait mon texte plus crédible...

La suite ne se fit entendre que par un murmure. Adèle regardait par la fenêtre en se parlant à soi-même, s'emballant sur son idée. Son article pourrait aider des nouveaux à bien comprendre dans quel établissement ils se trouvent. Sortant soudainement de la lune, elle cligna des yeux plusieurs fois avec embarras. Elle avait complètement abandonnée Rachelle pour ses pensées! Fallait dire que peut-être son amie suivait le fil de ce qu'elle pensait... Non, ce n'était pas son genre.

- Je suis désolée, s'excusa rapidement Adèle avec honte. Ce n'est pas mon style de décrocher de la conversation, mais disons que le journal me tient à coeur!

Elle se mit à rire et lança un coup d'oeil à l'horloge située non loin de leur endroit. Elles avaient encore le temps. Soudain, un surveillant au visage grincheux apparut dans son champ de vision. Merde..., pensa-t-elle immédiatement.

- Vous! Depuis quand vous a-t-on permis de vous asseoir sur le rebord des fenêtres? s'écria-t-il.

Ouh... il était en colère, ça oui! Adèle vit Rachelle bouger au coin de son oeil. Changeait-elle de position ou descendait-elle? Adèle n'était pas aussi obéissante. Elle resta à sa place, défiant du regard le surveillant, prête à sortir une de ses répliques qui appelaient à la confrontation.

- Oui, exactement! répondit-elle comme si elle n'avait pas remarqué le lapsus de Rachelle. En fait, je cherchais une idée d'article pour le journal étudiant. Je voulais faire quelque chose de spécial pour la rentrée. Et j'ai trouvé! Aimerais-tu lire sur l'histoire du pensionnat? Comment tout à commencer, comment le Directeur a réussi à instaurer le programme. C'est une nouvelle, une école pour les enfants d'humains normaux, n'est-ce pas? Il y a d'autres écoles pour les enfants des magiques? Ou est-ce que c'est des cours privés? Tu vois, même moi je ne le sais pas! Alors, il ne doit pas y avoir beaucoup de monde qui le sache... à part peut-être toi. Tes parents ont des pouvoirs, si je ne me trompe pas? Oui! Je pourrais t'interroger sur la question, ce qui rendrait mon texte plus crédible...

Et Adèle continua à parler, mais Rachelle ne pouvait plus entendre la conversation. Elle fut tentée de suivre le fil des pensées de son amie, mais s'arrêta avant d'agir. Elle n'aimait pas entrer dans la pensées des autres et ne pas respecter leur intimité. Elle décida donc d'attendre, ne comprenant pas un seul mot de ce qu'Adèle disait. En fait, c'était assez comique de voir son amie se passioner pour le journal et perdre le contrôle de sa contenance, ce qui était assez rare. Adèle parraissait souvent parfaite, enfin, socialement. Elle n'était pas du genre à faire des gaffes comme Rachelle le faisait parfois.

- Je suis désolée, s'excusa rapidement Adèle avec honte. Ce n'est pas mon style de décrocher de la conversation, mais disons que le journal me tient à coeur!

Rachelle rit un peu sous cette remarque lorsqu'une voix étrangère à la conversation lui fit perdre son sourire.

- Vous! Depuis quand vous a-t-on permis de vous asseoir sur le rebord des fenêtres? s'écria un surveillant à l'air grincheux.

Rapidement, les joues en feu, Rachelle descendit. Elle s'excusa rapidement en baissant la tête. Elle avait complètement oublié ce détail, cette règle que les surveillants avaient probablement inventée. Adèle, elle, ne broncha pas. Rachelle sentie immédiatement, à travers son pouvoir, les émotions de son amie. La colère et la volonté de confrontation croissait en intensité. Rachelle se pinça immédiatement la lèvre. Que devrait-elle faire? Adèle aimait bien provoquer, n'est-ce pas? Si elle se retrouvait entre les deux, ce serait mal...

- Hum... Adèle? Ce n'est pas grave, hein? On peut se trouver un autre endroit?

Espérons que cela ne la provoquera pas encore plus!

Comme Adèle le pensait, Rachelle s'était levée et même, elle s'était excusée! Qu'elle bonne fille, elle était! Adèle, elle, n'était pas rebelle, mais elle détestait se faire crier dessus pour rien! Et vraiment, c'était quoi cette stupide histoire qu'on ne pouvait pas s'asseoir sur le rebord des fenêtres?

- Hum... Adèle? Ce n'est pas grave, hein? On peut se trouver un autre endroit?

Adèle lança un regard noir à son amie. Comment pouvait-elle se laisser faire? Est-ce qu'elle devrait écouter Rachelle ou... faire à sa tête et répondre au surveillant? Ce serait un effort épouvantable, pour la première option. Peut-être pourrait-elle faire un mélange des deux... En même temps, elle ne voulait pas mettre son amie dans le trouble. Rachelle devait détester être dans le trouble, si elle suivait toujours aussi aveuglément les règlements. Certes, elle a sûrement été élevée de cette façon. Et peut-être n'était-ce que sa timidité qui l'empêchait de s'exprimer sans limites? Ou peut-être était-elle juste plus mature qu'Adèle?

- Depuis quand nous a-t-on interdit de s'asseoir sur le rebord des fenêtres? répliqua Adèle avec un air dégoûté.

À sa joie, le surveillant fulminait de rage. Il détestait clairement le style d'élève qu'était Adèle. Il lui ordonna, le visage rouge, de descendre immédiatement. Avec une lenteur calculée, Adèle déposa un pied après l'autre, glissa lentement du rebord et prit avec délicatesse son sac. Avec un sourire moqueur, elle s'appuya sur le surveillant pour ne pas perdre l'équilibre en remettant sa chaussure sur son pied. Au contact, le surveillant semblait avoir encore plus chaud sous la colère, mais soudainement, il sentit du froid intense sur son épaule. Adèle enleva sa main avant que cela ne devienne douloureux. Ensuite, elle prit le bras de Rachelle et commença à marcher dans une autre direction. Elle se retourna pour lancer :

- Il ne faut pas trop s'emporter, Monsieur le surveillant. Sinon, on risque d'avoir trop chaud!

Elle se retourna et eut un petit rire avant de marcher vite pour empêcher d'être à porté du surveillant. Elle entraîna Rachelle dans une autre section du corridor et s'arrêta, un sourire sur les lèvres.

- Ça lui apprendra à se croire suppérieur à nous! dit-elle en regadant le plafond.

Elle n'avait pas guetté la réaction de Rachelle tout le long, et elle commençait soudainement à douter qu'elle avait fait la meilleure chose à faire...

Finalement, Adèle n'avait pas dit son dernier mot. Malgré le commentaire insistant que lui avait donné Rachelle, son amie avait tout de même répondu au surveillant.

- Depuis quand nous a-t-on interdit de s'asseoir sur le rebord des fenêtres? répliqua Adèle avec un air dégoûté.

Malheureusement, le surveillant était si en colère, que son visage était teinté de rouge. Rachelle se pinça la lèvre inférieur et fronça les sourcils. Elle n'aima pas se trouver dans une de ces situations délicates où elle se retrouvait dans la peau d'une mauvaise élève, pas qu'Adèle en était une... Avec une lenteur arrogante, Adèle déposa un pied après l'autre pour provoquer le pauvre homme qui ne faisait que son travail. Elle prit même appui sur son épaule, ce qui devait être complètement insultant, vu l'expression que portait le surveillant au visage. Heureusement, Adèle n'avait pas complètement ignoré le commentaire de Rachelle. Elle lui prit le bras et elles partirent avant qu'elle lance :

- Il ne faut pas trop s'emporter, Monsieur le surveillant. Sinon, on risque d'avoir trop chaud!

Faisait-elle allusion au visage rouge de colère du surveillant? Rachelle n'avait pas compris que quelque chose venait de se passer. Si elle avait su, elle aurait trouvé cela intolérable. À sa place, j'aurais cherché dans les pensées d'Adèle, mais disons que c'était vraiment contre ses principes. Le maximum qu'elle faisait c'était de ressentir les émotions présentes de ses interlocuteurs. Ou parfois, ce n'est que par accident, elle entend certaines pensées... Peu importe, car Rachelle se faisait tirer un peu partout, faufilant entre les élèves du corridor qui commençait lentement à se vider. Quelle heure pouvait-il être? Soudain, elles arrêtèrent

- Ça lui apprendra à se croire suppérieur à nous! dit Adèle en regadant le plafond.

Rachelle la regarda d'un regard déprobateur. Elle n'osa rien dire, au début, mais se força de le faire par la suite.

- Je ne crois pas que c'était la meilleure chose à faire, Adèle. Maintenant, il va toujours nous avoir à l'oeil et il va nous considérer comme des élèves qui causent toujours le trouble. On perd de la crédibilité et certains privilèges d'élèves dignent de confiance, dit-elle avec son ton monotone de fille parfaite.

Entre vous et moi, Rachelle exagérait largement la situation, mais pour une fois, elle s'était bien exprimée sur son point de vue. Elle ne se sentait pas bien après ce mauvais coup. Le surveillant ne faisait que son travail et cela lui compliquait la vie de devoir faire de la discipline à des immatures. Adèle ne comprenait-elle pas cela?

- Et je voudrais que tu m'expliques ce que voulait dire ta dernière phrase que tu lui a dites, ajouta calmemant Rachelle. Je sens que j'ai manqué quelque chose de grave sous les yeux.

Étant donné que leur conversation précédent l'incident avec le surveillant était superbe et les avait rapprochées en tant qu'amies, Rachelle ne voulait pas montrer sa colère et gaspiller leur pas en avant. Elle voulait garder son calme. Elle aimait autant Adèle dans ses qualités que dans ses défauts, n'est-ce pas? C'était probablement sa meilleure amie, après tout. Et, il fallait avouer au fond que Rachelle avait non seulement ressentit du dégoût, de l'adrénaline, de l'incompréhension, du découragement, de la culpabilité et de la gêne, mais aussi un peu (petit soit-il) de l'amusement. Parfois, elle rêvait d'avoir l'audace d'Adèle. Mais ça, c'était entre vous et moi.

- Je ne crois pas que c'était la meilleure chose à faire, Adèle. Maintenant, il va toujours nous avoir à l'oeil et il va nous considérer comme des élèves qui causent toujours le trouble. On perd de la crédibilité et certains privilèges d'élèves dignent de confiance, dit Rachelle avec son ton monotone de fille parfaite.

Adèle se mordit rapidement la lèvre, se sentant soudainement coupable. C'était vrai qu'elle avait entraîné Rachelle dans son comportement, dite immature. Pourtant, cela lui avait fait un grand bien et son amie commençait peut-être à éxagérer un peu.

- Et je voudrais que tu m'expliques ce que voulait dire ta dernière phrase que tu lui a dites, ajouta calmemant Rachelle. Je sens que j'ai manqué quelque chose de grave sous les yeux.

Se sentir mal tout à l'heure, non, ce n'était pas le cas. Maintenant, elle se sentait mal. Sa colère s'était emportée, une fois de plus. Elle... enfin, elle savait ce qu'elle avait fait. Mais devrait-elle en parler à Rachelle? Celle-ci la jugerait certainement. C'était un acte impoli et... méchant. Digne d'une étudiante qui cause le trouble. Et Rachelle était tout le contraire de ces traits-là! Mais en même temps, si elle le voulait, elle pouvait simplement lire dans ses pensées! Mieux vaut dire la vérité... au moins une partie de la vérité, au moins! En plus, son amie semblait attendre avec impatience la réponse.

- Euh... et bien... Je dois avouer que je l'ai fait sans réfléchir vraiment... Mais disons que, j'ai par accident, transférer un peu de fraîcheur au surveillant?

Bravo Adèle! Maintenant, elle avait l'air d'un enfant coupable! En plus, elle regardait Rachelle la tête penchée! Soudain, elle eut peur que cela pourrait créer un froid dans leur amitié. Ne voulant surtout pas cela, Adèle reprit une attitude de confiance et fit un sourire charmeur.

- Allez! Ne fais pas cette tête! C'est une histoire clos, n'est-ce pas?

Du moins, elle l'espérait, car l'expression de Rachelle prouvait le contraire.

Rapidement, Rachelle sentie qu'Adèle se sentait mal. Alors, voilà! Elle avait vraiment fait quelque chose... Mais quoi? Curieuse, elle attendit que son amie prenne la parole.


- Euh... et bien... Je dois avouer que je l'ai fait sans réfléchir vraiment...

Oh, là! Ça commençait mal!

- Mais disons que, j'ai par accident, transférer un peu de fraîcheur au surveillant?

Quoi? Elle doit blaguer! Rachelle était sidérée. Comment Adèle avait pu utiliser son pouvoir pour jouer son jeu de petite rebelle? Certes, cela n'était pas surprenant de sa part, mais... Tout de même! Au moins, elle avait l'air de se sentir coupable. Tant mieux, sinon, Rachelle ne l'aurait pas prit! Si ce n'avait été que ce pas qu'elles venaient de faire dans leur amitié, elle aurait probablement fait la morale à Adèle. Fallait dire qu'elle lui avait grandement aidé tout à l'heure. Rachelle se sentie finalement déçue de l'attitude de son amie. Mais que pouvait-elle y faire maintenant? La situation était passée.

- Allez! Ne fais pas cette tête! C'est une histoire clos, n'est-ce pas? encouragea Adèle avec un large sourire.

Rapidement, son amie avait repris confiance et avait déjà oublié l'histoire. Super... Avec un soupir, Rachelle hocha la tête. Elle se précipita ensuite d'ajouter une condition.

- Mais ne refait plus jamais ce genre de chose quand je suis avec toi! D'accord?

Soudain, un gars assez vieux bouscula Rachelle dans sa course et ne s'arrêta même pas pour s'excuser. La pauvre s'était retrouvée collée au mur, une grimace démontrant sa douleur. Mais ce type était donc bien impoli! Il était non loin et parlait avec ses amis. Grr... Ça arrivait toujours à Rachelle! Adèle, elle, ne s'était pas fait touchée. Typique! La timide et introvertie ne mérite pas qu'on se force à être civilisé!

Que Rachelle hoche la tête soulagea Adèle. Par contre, à sa plus grande surprise, elle ajouta précipitamment une condition. Celle de ne plus jamais refaire ce genre de chose... Adèle commença à hocher la tête malgré elle lorsqu'un gars d'environ leur age bouscula Rachelle sur son passage. Mais ce n'était pas du tout délicat! Rachelle se retrouvait plaquée contre le mur, son expression faciale démontrant très bien ce qu'elle ressentait. Bien sûr, son amie ne s'efforça pas à retenir l'élève et lui forcer une excuse hors de sa bouche. Au contraire, elle brouillait du noir en reprenant son équilibre. Adèle pouvait-elle laisser ce type faire? Oh que non! Mais venait-elle pas de promettre qu'elle ne refera plus mal à quelqu'un sous le prétexte de la colère? Mais, ceci n'était pas du tout une autorité, alors peut-être que ça ne comptait pas?

- Hey! cria Adèle assez fort pour que tous les élèves du corridor se retourne vers elle. Toi, là, le blond! Oui, toi! Viens ici une minute!

Il ne devait pas aimer se faire donner des ordres, car il croisa ses bras et la dévisagea. Il ne broncha pas plus. Il ne fit aucun pas. Oouh... il ne connaissait pas la colère d'Adèle, lui!

- Tu as bousculé mon amie! Viens t'excuser, car je n'accepte pas ce genre de comportement! enchaîna-t-elle en se donnant un air supérieur.

- T'es qui, toi, pour me donner des ordres? Ce n'est pas parce que tu es un peu plus vieille que tu as un pouvoir sur moi! répliqua son adversaire à encore cinq mètres de distance.

Adèle serra ses mains en contenant sa rage. Elle ne devait surtout pas utiliser son pouvoir, car Rachelle n'appréciera pas ce geste, même si c'est pour sa cause. Alors, elle s'avança vers le gars et se positionna devant lui. Ensuite, à voix basse, elle murmura des menaces que seul lui pouvait entendre. Elle ne voulait pas que Rachelle entende!

- Hey! cria Adèle assez fort pour que tous les élèves du corridor se retourne vers elle.

Merde... merde... non... shhh...

- Toi, là, le blond! Oui, toi!

C'est pas nécessaire... s'il te plaît... tout le monde nous regarde...

- Viens ici une minute!

Rachelle regarda, impuissante, le début de la confrontation qui commençait entre les deux pensionnaires. Adèle pouvait être vraiment quelque chose... Devait-elle vraiment continuer à vouloir sauver tout le monde? Malgré tout, cela faisait un peu plaisir à Rachelle qu'on veuille enfin la défendre. Elle n'avait pas apprécié le geste de l'élève qui avouait être plus jeune. Depuis quand ne respections-nous plus les aînés? En plus, il fit de l'attitude à Adèle, ce qui fit écarquiller les yeux de Rachelle. Voulait-il la guerre? Son amie s'approcha d'un pas décisif vers l'élève et se mit à murmurer des paroles... qui ne semblait peu flatteur. Rachelle fut prise soudainement de panique. Elle ne voulait pas causer une bagarre! Il y en avait assez comme ça et elle détestait cela!

Prenant son courage à deux mains, Rachelle s'approcha des deux pensionnaires en fureur et retint le bras d'Adèle, ayant peur que son amie commence à devenir violente. N'aimait-elle pas le combat? Ridicule, Rachelle! Aie confiance en elle, au moins! se dit-elle avec ferveur. Voulant à tout prix une paix assurée, elle décida d'utiliser une carte... utile, mais pas son genre.

- Adèle, ne viens-tu pas de me promettre quelque chose? S'il te plaît, laisse-le faire! Ce n'est pas important, supplia-t-elle en se demandant pourquoi elle devait encore une fois retenir les ardeurs de son amie... chose qu'elle enviait.

Rachelle soupira et se retourna vers l'élève. Elle avait une idée en tête qu'elle pourrait bien utiliser. On ne l'a connaissait pas tant au pensionnat, alors elle pouvait bien faire quelque chose qui pourrait le surprendre et le rendre mal à l'aise. Elle avait beau vouloir calmer Adèle, Rachelle aussi voulait faire comprendre le plus jeune que ses actions ne pouvaient être tolérés. Avouons-le, Rachelle fit quelque chose qui n'était pas du tout son genre! Encore une fois aujourd'hui!

Elle se mit à trembler des lèvres. Ensuite, ses sourcils se froncèrent d'une drôle de façon. Son expression devenait de plus en plus triste. Et elle se mit à pleurer. Une larme à la fois s'échappait de ses yeux bleus. Elle pleurait et elle voulait qu'il se sente mal. Elle pouvait déjà ressentir le malaise du pensionnaire et la surprise d'Adèle. C'était si apparent qu'elle n'avait même pas besoin d'utiliser son pouvoir.

Et la cloche retentit.

La cloche résonna dans le silence du couloir. Il n'y avait que quelques secondes, Adèle lançait des menaces à l'élève pour qu'il arrête une fois pour toute de bousculer le monde. Ensuite, Rachelle vint et la supplia d'arrêter, qu'elle ne devait pas oublier sa promesse. Ouais... Adèle décida donc de cesser son manège. C'était vrai qu'elle avait promis quelque chose et... le plus jeune allait-il vraiment comprendre si elle utilisait la violence? Elle détestait pourtant ceux qui intimidait les autres. Elle voulait protéger Rachelle au prix d'intimider l'élève avec des menaces? Faudrait qu'elle arrête ces méthodes, elles étaient si contradictoires!

Mais soudain, à sa plus grande surprise, Rachelle s'est mise à pleurer. Rachelle? Non... avait-elle si de la tristesse qu'Adèle ne tenait pas sa promesse? Enfin, elle l'a respectait, voilà qu'elle cessait son regard menaçant envers le pensionnaire. Adèle se sentie mal, mais ne comprenait pas d'où sortait la réaction de Rachelle. Ce n'est que lorsqu'elle aperçut l'expression faciale de son adversaire qu'elle comprit.

Oh là, là! pensa-t-elle avec un sourire en coin. Rachelle s'y prend mieux que moi!

L'élève se sentait si mal qu'il se pinçait les lèvres, son regard empli de culpabilité. Rachelle avait usé du côté sensible du pensionnaire... intelligent... Adèle devrait y penser plus fort avant d'agir. Certes, elle ne pleurera jamais devant les autres, mais au moins, elle pouvait penser à une stratégie intelligente.

- Je n'ai pas fait exprès, s'excusa-t-il pitoyablement.

Adèle voulait prendre le col de son chandail et lui forcer de meilleures excuses de sa bouche, mais se retint. Et de toutes façons, ce ne fut pas nécessaire. Vu que Rachelle amplifia ses pleurs, il ferma les yeux et dit avec beaucoup plus de sincérité :

- Je suis désolé, s'il te plaît tu n'as plus besoin de pleurer... Je ferais plus attention la prochaine fois.

Touché! s'écria intérieurement Adèle mais son expression démontrant ouvertement sa joie. Elle lança un regard complice à son amie et considéra l'affaire clos.

- Je n'ai pas fait exprès, s'excusa-t-il pitoyablement.

Rachelle se pinça les lèvres pour ne pas sourire. Elle était satisfaite de la réaction de l'élève, oh oui! De plus, elle était heureuse de montrer à Adèle qu'il y avait d'autres moyens que la violence pour arriver à ses fins. Cela dit, pensez-vous vraiment qu'au fond, cette manipulation est aussi acceptable? D'après Rachelle, c'était le cas. Au moins, personne ne se fait mal et il n'y a aucune intimidation.

- Je suis désolé, s'il te plaît tu n'as plus besoin de pleurer... Je ferais plus attention la prochaine fois.

Réellement heureuse, Rachelle prit le temps de s'essuyer les larmes et de le fixer droit dans les yeux. Elle voulait qu'il se souvienne de ne plus jamais faire cela! Touché! pensa Adèle, tout près d'elle.

- Juste... ne refais plus jamais cela.

- Euh... promis... je vais être en retard à mon cours, alors... Salut! Et désolé!

Il débarrassa en trébuchant et ne se retourna pas pour voir le sourire sur les lèvres de Rachelle. Celle-ci regarda son amie d'un air triomphant. Décidément, elle était bonne pour faire promettre des choses aux gens... Après coup, la pensionnaire ne savait pas si c'était une bonne chose d'avoir manipulé le garçon... Mais c'était pour le bien de la société, non? Rachelle chassa ces idées de sa tête et prit ses choses avant de se diriger vers sa classe. Elle devait quand même garder sa réputation de ponctuelle. Adèle la suivit et soudain, les deux se mirent à s'exclamer de rire.

On vit les deux amies ricaner en marchant vers leur cours. Nul ne peut dire que leur amitié venait de faire un gros bond en une pause.